Le talent et la créativité des acteurs du 7e art ont été salués et magnifiés à travers des distinctions dans plusieurs catégories à l’occasion de la 29e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO).
La cérémonie de remise des prix est intervenue dans l’après-midi du vendredi 28 février 2025 à Azalai Hôtel, à Ouagadougou.
Pour cette édition , 22 prix d’une valeur de 97 millions ont été remis par 19 donateurs.
Abdeel Compaoré, ce jeune réalisateur burkinabè pétri de talent, est l’un des lauréats. Il a reçu le 1er prix des films des écoles de cinéma d’Afrique avec son film « Brisée ».

Matin Libre Burkina Faso est allé à sa rencontre.
1. Qu’est-ce qui vous a inspiré à devenir réalisateur ? Avez vous eu une formation professionnelle ?
« mon envie de faire des films est née de mon envie de raconter des histoires. J’ai trouvé que le cinéma était le canal parfait pour partager mes histoires avec le reste du monde. C’est ansi qu’après mon BAC je me suis inscrit à l’institut supérieur de l’image et du son pour une formation en réalisation et que j’ai obtenu ma licence.
2. Pouvez-vous nous parler de votre dernier film Brisée et de son message ? Est ce le récit d’une expérience personnelle ou le fruit d’une imagination ?
« Brisée c’est l’histoire d’une femme victime de violences conjugales qui décide de fuir son mari malgré que ce dernier fasse tout pour la garder près de lui. C’est un film sur la quête de liberté. L’inspiration m’est venue après un débat sur la question. Quelqu’un demandait “mais pourquoi les femmes victimes de violences ne fuient pas”… et cette question a été le moteur de mon film.
3. Quels défis avez-vous rencontrés en tant que jeune réalisateur ? Quels sont vos perspectives et vos projets futurs ?
« Le défi principal etait la direction d’acteur de la jeune fille du couple, qui avait dans les 07-08 ans. Pour une première expérience, travailler avec un enfant c’était un peu délicat. Mais au final c’était une très belle expérience et c’était très formateur. Mes projets futurs ? Déjà je suis en pleine écriture d’un court métrage que j’espère tourner bientôt…et à plus long terme j’ai un long métrage que j’ai eu l’opportunité de développer lors de la résidence d’écriture “les ateliers de Toumaï” au Tchad

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4. Comment choisissez-vous les thèmes de vos films ? Combien de films avez-vous pu réaliser jusqu’à ce moment ?
« J’en suis à mon premier film mais disons que pour moi le plus important c’est d’abord que l’histoire me touche. Je ne pense pas qu’il y’ait de mauvais thèmes, tout réside dans la façon dont c’est traité. Et si la façon dont c’est traité me plaît, pas d’hésitation.
5. Quels conseils donnerez-vous à d’autres jeunes qui aspirent à faire du cinéma ?
« Alors, Je pense qu’il est trop tôt pour que je donne des conseils, je ne crois pas en avoir la légitimité, mais si j’ai une recommandation pour un jeune frère ou une jeune sœur qui veut faire du cinéma, ce serait de serrer les dents et de ne rien lâcher.
6.Comment se fait la sélection des films pour être retenus pour diffusion au Fespaco ?
« Pour la sélection le fespaco lance d’abord un appel à films plusieurs mois avant la date prévue pour la tenue du festival. Si vous postulez et que votre film passe toutes les étapes de présélection, vous recevez un mail vous informant que votre film a été sélectionné dans telle ou telle catégorie et toutes les autres informations pouvant vous aider à vous préparer.
7. Le monde retiendra que le film Brisée du jeune réalisateur Abdéel Compaoré a été projeté à la 29 e édition du Fespaco. Qu’en pensez-vous ? L’affluence des cinéphiles a été à la hauteur de vos attentes ?
« Je n’avais aucune attente particulière à ce niveau là. C’était la première fois que le film était montré à un public donc j’ai préféré prendre les choses comme elles venaient. Au final j’étais agréablement surpris par l’affluence. J’ai des amis de partout qui sont venus me donner de la force et ça c’est ce qui m’importait le plus.
8. Avez vous une idée des avantages que peuvent avoir les jeunes réalisateurs qui ont pu projeter leur film au Fespaco ?
« Avoir son film diffusé pendant le fespaco, c’est une aubaine pour un jeune réalisateur. Parce que c’est l’occasion que le film soit vu par un public international et aussi parce que c’est l’occasion de se présenter et de présenter son œuvre à pas mal de personnes influentes du domaine. Si un producteur est convaincu par le film qu’il vient de voir, il y’a plus de chances qu’il veuille travailler avec toi par la suite.
Le roi du cinéma africain sera connu ce 1er Mars 2025 à Ouagadougou, une date qui coïncide avec le début du jeune musulman sur toute l’étendue du territoire national Burkinabè.