Le Burkina Faso passe désormais de la démocratie à la révolution populaire progressiste : ce qu’il faut comprendre
Le Chef de l’État, le capitaine Ibrahim Traoré, a officiellement proclamé, le 1er avril 2025, lors d’une cérémonie de montée des couleurs nationales au Palais de Koulouba, la Révolution progressiste populaire (RPP), marquant une nouvelle ère pour le Burkina Faso. Tous les Burkinabè sont exhortés à s’engager pleinement pour le rayonnement du pays.
QU’EN EST-IL DE CE REGIME ?
D’abord le président s’est prononcé sur la question de la démocratie. Ibrahim Traoré a clarifié la position du pays : « Nous ne sommes pas dans une démocratie, nous sommes bien dans une révolution progressiste populaire ». Et l’histoire des peuples témoigne qu’aucun pays ne s’est développé par la démocratie car celle-ci est un aboutissement, et non un point de départ. Ainsi, « cette question de démocratie ou de libertinage d’action ou d’expression, n’a pas sa place », a-t-il ajouté.
Le programme de développement ambitieux de la RPP, selon le capitaine Ibrahim Traoré est comme suit : la modernisation des infrastructures, l’amélioration du système éducatif, le renforcement des services de santé, la construction de routes et le développement industriel entre autres. Parallèlement, la sécurisation du territoire reste une priorité absolue.
En somme, ce régime vise l’intérêt général de la nation : « Il s’agit de consentir des sacrifices pour la patrie, de donner le meilleur de soi-même pour le bien-être du peuple », a affirmé le capitaine Ibrahim Traoré.
Le passage à un régime de révolution populaire progressiste au Burkina Faso peut être risqué, mais représente une option ambitieuse, inspirée de la Révolution démocratique et populaire de Thomas Sankara en 1983.
LES AVANTAGES D’UN REGIME DE REVOLUTION POPULAIRE PROGRESSISTE
Un des arguments majeurs en faveur d’un retour à un régime de révolution populaire progressiste est la volonté de réorienter les priorités politiques et économiques en faveur des plus démunis. Actuellement, le Burkina Faso fait face à plusieurs défis : l’insécurité liée aux attaques terroristes, la pauvreté, le chômage des jeunes, l’inégalité des sexes, et l’insuffisance des infrastructures sociales et économiques.
La révolution populaire progressiste pourrait permettre de redistribuer les ressources de manière plus équitable et de s’attaquer à la question de la pauvreté. Sous un régime progressiste, les réformes économiques pourraient inclure des politiques de développement local, de soutien à l’agriculture et de promotion des industries locales, dans le but de réduire la dépendance du pays aux importations. Cela offrirait une chance aux petites et moyennes entreprises locales de prospérer et aux communautés rurales d’améliorer leurs conditions de vie.
L’une des pierres angulaires de la révolution de Sankara était la souveraineté nationale, en particulier l’autosuffisance alimentaire et la réduction de la dépendance vis-à-vis des puissances étrangères. Dans le contexte actuel de crise sécuritaire et économique, un retour à ces idéaux pourrait renforcer la capacité du Burkina Faso à affronter ses défis internes en évitant une dépendance excessive aux aides internationales et en favorisant une production locale.
La révolution populaire progressiste pourrait également s’inscrire dans une dynamique de promotion des droits humains et de l’égalité entre les sexes. Le régime de Sankara avait fait des avancées notables dans la lutte pour les droits des femmes, en les encourageant à s’impliquer dans la vie publique et en érigeant des politiques de santé, d’éducation et d’égalité. Un retour à ces idéaux pourrait favoriser une société plus juste et inclusive, permettant à une large frange de la population, en particulier les femmes et les jeunes, de participer activement à la construction du pays.
L’un des aspects marquants du régime de Sankara était sa capacité à mobiliser le peuple et à créer un sentiment d’unité nationale. Un retour à un régime de révolution populaire pourrait permettre de raviver cet esprit de solidarité et de participation citoyenne, ce qui renforcerait l’engagement civique et l’unité nationale face aux crises actuelles.

Matin Libre -BF | Tel :+226 60102010 | redaction@matinlibre.bf