Urbanisation au Burkina : Près de 3000 hectares de non-lotis dans la ville de Ouagadougou, selon Dahouda Ouédraogo
Dans une interview accordée au journal en ligne LeFaso.net et publiée le lundi 16 octobre 2023, le président du bureau de l’Ordre des urbanistes du Burkina, Dahouda Ouédraogo a fait savoir qu’il y a près de 3000 hectares de non-lotis dans la seule ville Ouagadougou. Les raisons d’une telle prolifération des non-lotis sont dues à une absence de planification d’où le désordre.
« Actuellement à Ouagadougou, on a presque 3000 hectares de non-lotis », a fait savoir le président du bureau de l’Ordre des urbanistes du Burkina, Dahouda Ouédraogo. L’occupation illégale de l’espace urbain par la population et le silence coupable des autorités sont les causes de cette prolifération.
Selon le spécialiste de l’urbanisation Dahouda Ouédraogo, la superficie de la ville de Ouagadougou est actuellement occupée à presque 96%, seulement 4% de superficie reste. D’où le problème de la reprise des lotissements.
Pour lui, la solution aux non-lotis est la restructuration, c’est-à-dire les réorganiser. « C’est une forme de lotissement mais en maintenant les gens sur place », explique-t-il.
Mais là encore, il y a problème. « La difficulté qu’on a pour la restructuration, c’est que pour restructurer, il faut dégager des voies. Il faut organiser le parcellaire avec une superficie minimale. Alors qu’actuellement dans les non-lotis, les gens sont sur des parcelles de 25 m2 et 30m2. Et les voies sont de 1 mètre, 2 mètres et 3 mètres », informe-t-il.
Et de poursuivre que « pour restructurer un espace de 50 hectares et pour que chaque ménage ait une parcelle, il faut envisager 150 hectares. Et cet espace n’existe pas. C’est pour cela que l’autorité parle de restructuration mais elle n’y arrive pas. Cela coûte cher et demande de l’espace ».
De son point de vue, la réorganisation coûte cher et c’est à coût de milliards de francs CFA. « Le ministère en charge de l’Urbanisation a fait le point et on est autour de 2000 milliards de F CFA pour restructurer les zones non-lotis à Ouaga », avance Dahouda Ouédraogo.
« A l’heure actuelle, pour régler le problème des non-lotis, il faut envisager de le régler à l’échelle de grand Ouaga. C’est-à-dire, passer par la planification en identifiant les zones d’habitat et régler le problème des promotions immobilières. Pendant qu’on restructure, on crée de nouvelles zones pour accueillir ces populations », propose-t-il.
Avec LeFaso.net
Wahab MANDE