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CAN 2023 : Sur le triomphe des éléphants et l’échec des Étalons, Idrissa Lompo nous parle des leçons à tirer

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La Côte d’Ivoire est championne d’Afrique après sa victoire (2 – 1) face au Nigeria lors de la finale de la CAN 2023 qui s’est tenue le dimanche 11 février au stade Alassane Ouattara d’Ebimpé. Pourtant, sa qualification pour les huitièmes de finale fut laborieuse. Par contre, l’équipe Burkinabè avait toutes ses chances de remporter cette coupe. Qu’est-ce qui n’a pas marché ?

Une équipe de Matin Libre BF s’est entretenue avec Idrissa Lompo, un consultant sportif qui n’est plus à présenter. L’entretien s’est articulé autour des leçons à retenir après cette 34e édition de la coupe d’Afrique des nations, Cote d’ivoire.

 La phase des éliminations directes ou phase de poules

 Matin Libre Burkina Faso : comment avez -vous trouvé la prestation du pays hôte en phase de poules ?

 Idrissa Lompo : « On a vu une équipe des éléphants très solide, déterminée face aux scorpions de la Gambie. Elle a survolé les débats durant le match d’ouverture devant un public enthousiaste, sorti massivement les soutenir. Séko Fofana, le milieu de terrain box to box a été vu, comparativement à ses compères, Franck Kessié et Ibrahim SANGARÉ qui étaient en mode rodage. Les éléphants ont facilement remporté le gain de la rencontre. Mais, les deux défaites contre le Nigeria (0 – 1) et la Guinée-Équatoriale, la plus cuisante d’ailleurs (0 – 4) avaient semé le doute chez les supporters locaux et bien d’observateurs, rappelant les mauvaises prestations des éléphants notamment la claque reçue en Zambie contre le “Mighty Zambia” le 17 juin 2023, lors de la 5 e journée des éliminatoires de cette CAN. Les Ivoiriens étaient meurtris, des fans assommés, humiliés (date du 4 à 0). Les Ivoiriens voyaient leur CAN les échapper. »

Matin Libre Burkina Faso : Jean Jean Louis GASSET a été limogé, après la lourde défaite des éléphants contre la Guinée Équatoriale. Son adjoint Emerse FAE, dans la foulée a assuré l’intérim, en conduisant son équipe au sacré. Comment l’avez vous trouvé ?

 Idrissa Lompo : « La confirmation d’Emerse FAE, comme entraîneur principal a donné beaucoup de vie, de tonus  et de vigueur à l’équipe après le limogeage de Jean Louis GASSET. Avec ses 3pts, obtenus en match de poule, il a fallu à la RCI une conjonction de facteurs favorables pour qu’elle soit qualifiée et remise en selle. Et progressivement, l’équipe a appris à souffrir sans être définitivement enterrée. FAE a fait des choix forts. Le réaménagement tactique, en faisant sortir Ibrahim SANGARÉ et optant Jean Michael SERI comme sentinelle devant la défense, le choix d’autres  hommes, Serge AURIE, Max GRADEL ,son charisme, son vécu et ses discours ont boosté le moral des éléphants. On l’a vu, cette équipe face au Sénégal grandissime favori leur dominer. Elle a rééquilibré les débats en l’emportant au tir aux buts. Le Mali a maîtrisé son sujet jusqu’à la 70 et 75 minutes lorsque le coach a cru à la victoire en faisant sortir son attaquant qui pesait sur la défense  et les deux milieux de terrains Kamory Doumbia et Lassina Coulibaly. Les Maliens avaient littéralement dominé les éléphants très regroupés derrière pour boucher les espaces. C’est sans surprise que les éléphants vont égaliser à la 89e minute et battre une très bonne équipe du Mali en 1/4. Puis s’imposant dans le jeu et dans le score face à la RDC. En finale, les éléphants étaient gonflés à bloc, devant une équipe du Nigeria émoussée par sa prolongation face aux Sud-Africains. Le collectif ivoirien a pris le dessus, dominant de la tête et des pieds les supers eagles. En définitive, le Staff technique, le public et surtout les joueurs sont les partisans de ce sacre. L’homme-orchestre, c’est Emes FAE. »

Sur l’échec des Étalons : « Le jeu des étalons était non digeste. »

 

Matin Libre -BF | Tel :+226 60102010 | redaction@matinlibre.bf

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Matin Libre Burkina Faso : peut-on dire que les Étalons ont échoué ?

Idrissa Lompo : « Lorsqu’une équipe joue la demi-finale en 2021 au Cameroun et cette fois est éliminée en huitièmes de finale en RCI 2023, c’est un échec. L’objectif ou du moins le contrat assigné à Velud était de pouvoir remporter la CAN, car les responsables chargés du football au Burkina avaient décidé de ne pas renouveler le Coach MALO. Il n’a pas su insuffler le dynamisme, et surtout apporter du sang neuf en incorporant  des talents capables d’apporter un plus à l’équipe. En témoigne les résultats sur le terrain. Le jeu des étalons était non digeste, malgré la qualification avant terme des éliminatoires de la CAN à la 4e journée (. 10 points sur 12points possibles).. La lourde défaite à Praia  1- 3 face au Cap Vert) et le match nul de la dernière journée contre Ewatssini des éliminatoires venaient de confirmer que cette équipe ne tourne pas bien. Même les fanatiques  ont décrié le niveau de jeu affiché par les étalons. et  quelques journalistes sportifs ont tiré sur la sonnette d’alarme, rien n’y fit. C’était la même copie. Contre la Mauritanie, les étalons ont souffert devant une bonne équipe avant de l’emporter sur le fil. »

Matin Libre Burkina Faso : les Étalons, n’ont-ils pas enregistré un bon match lors de cette CAN ? Quel a été leur meilleur match ?

Idrissa Lompo : « Le meilleur match des étalons dans cette CAN a été celui de la deuxième journée des matchs de poule contre l’Algérie, une équipe très appliquée, conquérante, qui avait la rage de vaincre avec un changement tactique notable ayant permis aux nôtres de ne pas perdre totalement la bataille du milieu de terrain. La preuve, les étalons ont mené par deux fois les fennecs avant de courber l’échine dans les arrêts de jeu (2 – 2). Les 1/8 de finale contre le Mali ont mis à nu nos lacunes. Les Maliens ont imposé leur jeu avec un milieu à 4 losanges, composé de Kamory Doumbia,  Amadou Haidara, Mohamed Camara, et Lassana Coulibaly… Les Maliens se sont créés d’énormes occasions, laissant des miettes aux nôtres. Il faut noter que les blessures des joueurs cadres tels que Bertrand Traoré et Dango Ouattara, ont été préjudiciables à l’équipe. Comme ils n’étaient pas totalement à cent pour cent, l’équipe n’a pas su tirer profits de leurs énormes qualités. D’une manière générale, on peut dire que l’instabilité au niveau de l’encadrement technique a été préjudiciable. »

Il faut des infrastructures, il faut organiser des stages pour les entraîneurs locaux.

Matin Libre Burkina Faso : Quelles sont vos suggestions pour améliorer la prestation de l’équipe Burkinabè ?

Idrissa Lompo : « Rien n’est à négliger pour une équipe nationale qui veut aller loin et avoir de très bons résultats. Il faut des infrastructures, il faut organiser des stages pour les entraîneurs locaux, créer des conditions idoines pour que les joueurs puissent s’exprimer dans leur environnement. Il faut aussi une stabilité dans l’encadrement technique et que celui qui sera choisi puisse travailler dans la durée. Lorsqu’on regarde les 3 sélections africaines ayant remporté les dernières CAN 2019 Egypte, Cameroun 2021, et RCI 2023, les sélectionneurs sont des locaux. Aliou CISSÉ a eu le mérite de jouer deux finales successives, en remportant celle de 2021 , et de qualifier le Sénégal en coupe du monde deux fois (2018, Russie, Qatar 2022). Mais beaucoup diront que le Sénégal possède un excellent vivier de footballeurs évoluant dans les grands clubs européens. Mais il sait aussi s’adapter. Malgré l’élimination du Sénégal, il a pu insuffler du sang neuf dans l’équipe. Lamine CAMARA a été la révélation. Des cadres Comme Gana GUEYE et Chechkou KOUYATÉ, Namphalis MENDY,ont souvent été relégués sur le banc Sénégalais. Belmadi a remporté la CAN 2019, et Emerse FAE cette année. Ils sont tous issus du cru local. Ils ne sont pas des expatriés, même si la débâcle des siens contre la Guinée Équatoriale en match de poule a permis à la fédération de lui confier les rênes de l’équipe. »

Matin Libre Burkina Faso : que retenir finalement de cette CAN ?

Idrissa Lompo : « En définitive, les résultats sportifs ou dans tout autre domaine exigent de l’investissement, des moyens humains, matériels, financiers et une grande organisation. Il ne suffit plus d’avoir un grand nom, un passé de champion d’Afrique pour aller loin dans une CAN. Les petites équipes sont en train de réduire le fossé avec celles dites grandes. Elles travaillent. Il y a donc un nivellement de valeurs. Le Ghana 4 fois champions d’Afrique n’arrive plus à sortir des matchs de poule des deux dernières éditions de la CAN. L’Algérie aussi après son sacre de 2019, sort par la même porte et s’est faite éliminée par la Mauritanie. L’Egypte, vice-championne au Cameroun est sortie très tôt aussi. Pour terminer, je profite de votre micro pour saluer le pari réussi par la Côte d’Ivoire en termes d’infrastructures de qualité mises à la disposition des équipes. Il y a eu aussi la ferveur populaire qui s’est emparée de tout le pays, l’hospitalité de ses concitoyens. Et sur le terrain, il y a eu de l’émotion. Enfin le sacre mérité des éléphants à cette CAN qui fera date dans les annales du football ivoirien. »

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