Couples homosexuels : le vatican reconnait que la bénédiction de ces couples serait « imprudente » dans certains pays
La bénédiction des couples homosexuels dans certains pays, « serait imprudente » à cause de la législation et de « fortes questions culturelles », a informé l’Agence d’Information du Burkina après une déclaration faite par le Vatican jeudi.
En effet suite à une Déclaration en date du 18 décembre 2023, intitulée ‘’Fiducia supplicans’’ ou la ‘’Confiance suppliante’’, le Vatican a offert la possibilité aux prêtres de bénir les couples irréguliers et les couples de même sexe mais hors liturgie.
A cet effet, exceptés quelques églises, cette déclaration a été décriée surtout en Afrique, où les évêques ont évoqué la nécessité de respecter les cultures locales et la doctrine catholique du mariage qui n’autorise que l’union indissoluble entre un homme et une seule femme.
Face à ces vives oppositions, le Cardinal préfet et secrétaire du Dicastère pour la Doctrine de la foi, Victor Manuel Fernandez, a publié le 4 janvier 2024, un communiqué pour apporter des précisions, a relayé l’AIB.
« Chaque évêque local, en vertu de sa fonction propre, a toujours le pouvoir de discernement in loco, dans ce lieu concret qu’il connait mieux que d’autres, parce qu’il s’agit de son troupeau.
La prudence et l’attention au contexte ecclésial et à la culture locale pourraient admettre différentes modalités d’application, mais pas une négation totale ou définitive de ce chemin proposé aux prêtres.
Le cas de certaines conférences épiscopales doit être compris dans son contexte. En différents pays, il existe de fortes questions culturelles, voire juridiques, qui exigent du temps et des stratégies pastorales qui vont au-delà du court terme », a écrit le Cardinal Fernandez.
D’après le préfet, s’il existe des législations qui condamnent à l’emprisonnement et, dans certains cas, à la torture voire à la mort, le simple fait de se déclarer homosexuel, on comprend qu’une bénédiction serait imprudente, car il est évident que les évêques ne veulent pas exposer les personnes homosexuelles à la violence.
« Ce qui est important c’est que ces conférences épiscopales ne défendent pas une doctrine différente de celle de la Déclaration approuvée par le Pape, puisqu’elle est la doctrine établie, mais qu’elles proposent plutôt la nécessité d’une étude et d’un discernement afin d’agir avec prudence pastorale dans ce contexte », a-t-il ajouté.
« En vérité, les pays qui condamnent, interdisent et criminalisent l’homosexualité à des degrés divers ne sont pas rares. Dans ces cas, au-delà de la question des bénédictions, il y a une tâche pastorale, vaste et à long terme, qui comprend la formation, la défense de la dignité humaine, l’enseignement de la doctrine sociale de l’Église et diverses stratégies qui n’admettent pas la précipitation », a encore écrit le Cardinal Victor Manuel Fernandez.
Selon lui, il est très fondamental de distinguer « les bénédictions liturgiques ou ritualisées », des « bénédictions pastorales ou populaires » qui doivent avant tout, d’être très brèves et en dehors de tout édifice sacré.
« Cette forme de bénédiction non ritualisée, par la simplicité et la brièveté de sa forme, ne prétend pas justifier quelque chose qui n’est pas moralement acceptable. Il ne s’agit évidemment pas d’un mariage, mais il ne s’agit pas non plus d’une « approbation » ou d’une ratification de quoi que ce soit. Il s’agit simplement de la réponse d’un pasteur (prêtre) à deux personnes qui demandent l’aide de Dieu. Dans ce cas, le pasteur ne pose pas de conditions et ne veut pas connaître la vie intime de ces personnes », explique encore le Cardinal Fernandez.
Agence d’information du Burkina