Journée des traditions et coutumes : << la tradition est le seul chemin pour que les africains sortent définitivement de l'esclavage mental>>, Grand docteur
A l’occasion de la journée des coutumes et traditions instaurée le 6 mars 2024 lors du conseil des ministres, une équipe de Matin Libre Burkina Faso s’est entretenue avec KABORE Sana Alphonse à l’État civil, connu sous le nom de grand docteur comme artiste musicien.
Grand docteur vient de la province du Boulkiemde, et du village Toésin. Fervent pratiquant et défenseur de la tradition et des coutumes, il a laissé quelques messages à l’endroit de la population Burkinabè, pour l’occasion. Cette journée du 15 mai selon lui, vient à point nommé.
Le Burkina Faso fête sa première journée des Coutumes et Traditions sur toute l’étendue du territoire national ce 15 Mai 2024. L’objectif est de valoriser les pratiques et cultures africaines pour le rapprochement du peuple avec ses valeurs.
<< Depuis que l’insécurité s’est intensifiée dans notre pays, les Burkinabè ont compris la nécessité de faire recours à l’oracle et aux pratiques ancestrales de divination >>, a indiqué grand docteur.
L’artiste musicien a poursuivi en expliquant que les religions importées sont en train de devenir une source de division inutile, entre des frères souvent de même famille. Pourtant, a-t-il insisté, la tradition prône l’union et le vivre ensemble.
<< La tradition est le seul chemin pour les africains de s’en sortir définitivement de l’esclavage mental. Si les africains partent consulter les marabouts ou les fétiches c’est tout simplement parce qu’ils savent de quoi les fétiches sont capables>>, a ajouté le fervent défenseur de la tradition.
A la question de savoir comment se passe la pratique de divination, il a renchérit en expliquant que les pouvoirs se transmettent dans sa famille KABORE de père en fils.
<< Et chaque fois c’est le plus âgé qui a l’obligation d’assumer les responsabilités de pratiques divinatoires que géraient le père avant sa mort. Chez nous les animistes, c’est la transparence, la vérité et surtout la sagesse, ce n’est pas de la sorcellerie>>.
A l’entendre, les Burkinabè vont prendre conscience et s’intéresser davantage à la tradition avec l’instauration de cette journée du 15 mai qui valorise la culture et la tradition des peuples Burkinabè.
<Cette décision nous encourage et contribuera à initier ceux qui sont dans les religions importées à revenir à la maison.
Pour l’occasion, il recommande aux parents de faire en sorte que leurs enfants puissent au moins connaître l’histoire de leurs noms de famille, la signification de leurs prénoms, des totems et interdits, la maîtrise de leurs langues maternelles en fonction de leur appartenance ethnique.
<< Mes chaleureux remerciements au gouvernement de transition pour leur bonne volonté d’honorer nos ancêtres méritants>>
Nous devons nous mobiliser pour la réussite de notre journée qui nous a été consacrée, a-t-il conclu.
Hadéja KEITA