Les deux pays, sont plongés dans une crise diplomatique majeure, après l’incident du 1er avril 2025, marqué par la destruction d’un drone malien par les forces algériennes.
En effet, Bamako a affirmé que le drone n’a jamais quitté son espace aérien tandis que Alger a soutenu qu’il a violé son territoire sur près de deux kilomètres. L’appareil, immatriculé TZ-98D, s’est écrasé à Tinzawatène, dans la région de Kidal, à environ 10 kilomètres au sud de la frontière.
Pour Bamako, les données de vol et l’enregistrement des coordonnées confirment que l’appareil a été abattu alors qu’il survolait encore le territoire malien, en mission de reconnaissance face à une menace terroriste. Trois jours après les faits, l’Algérie n’avait pas produit les preuves techniques réclamées.

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Le gouvernement malien évoque un acte d’agression prémédité, soulignant que le drone aurait pu permettre de neutraliser des cibles à haut risque. En réaction, le Mali a convoqué l’ambassadeur d’Algérie à Bamako, protesté officiellement et pris trois mesures fortes : le retrait immédiat du Comité d’État-major Opérationnel Conjoint (CEMOC), le dépôt d’une plainte devant les instances internationales et la fermeture de son espace aérien à tous les vols en provenance ou à destination de l’Algérie. Celle-ci avait pris une mesure équivalente un peu plus tôt dans la même journée. La Confédération des États du Sahel (AES), regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger, a exprimé son soutien total au Mali. Dans son communiqué, le Collège des Chefs d’État a qualifié la destruction du drone d’attaque contre l’ensemble de l’espace confédéral. Il a rappelé ses ambassadeurs accrédités à Alger, dénonçant une tentative de déstabilisation. L’Algérie, en retour, a rappelé ses ambassadeurs à Bamako et Niamey, tout en différant la prise de fonction de son diplomate à Ouagadougou. Ce nouvel épisode marque une rupture.